TraAM 2020-2022 sur "le langage et la parole" : "De la réflexion à l’usage : la langue comme objet, milieu, moyen de la pédagogie"

, par Valérie Marchand

Mise en ligne des travaux réalisés dans le cadre du TraAM Philosophie 2020-2022 piloté par l’ académie de Versailles.

DAN Versailles : Laurent Fouillard, Laurent.Fouillard@ac-versailles.fr
IA-IPR Philosophie, Versailles : Jeanne Szpirglas, jeanne.szpirglas@ac-versailles.fr

Intitulé du TraAM : De la réflexion à l’usage : la langue comme objet, milieu, moyen de la pédagogie.

Description du TraAM :

Le langage n’est pas seulement un objet pour le philosophe, il est aussi le milieu dans lequel s’énonce toute philosophie. Le numérique et l’Internet ont également le langage pour milieu avec cette spécificité que le langage naturel s’écrit dans un autre langage qui n’est pas souvent maîtrisé par le locuteur.
En tentant d’élucider les relations entre langage formel et langage naturel, on examinera avec les élèves l’histoire de cette langue formelle, sa fonction et ses effets sur la langue naturelle, le vocabulaire dans lequel le numérique se parle et plus généralement les rapports qu’entretient cette langue formelle avec la pensée.
Le langage formel possède des déclinaisons mais aussi une universalité dont la langue naturelle est dépourvue. Les élèves seront invités à réfléchir cette aspiration à une langue unique ainsi qu’aux enjeux de traduction de la multiplicité des langues.
Mais le numérique est aussi un lieu de circulation de la langue. Par lui, nos représentations se forment. En se rapportant pour comparaison aux récits anciens des explorateurs, les élèves étudieront les modalités actuelles du récit qui construisent nos représentations du monde.
Or ces représentations nous présentent parfois le réel dans une distorsion. Il est d’autant plus nécessaire d’enseigner aux élèves le déchiffrement du discours, et aujourd’hui tout particulièrement de ce soupçon généralisé que distillent à dessein les théories négationnistes : peut-on tout dire, comment combattre une parole qui publiquement nie, minore ou banalise un génocide. Et cependant l’approche rationnelle que propose la philosophie est-elle le moyen adéquat et suffisant pour lever le doute ?
La parole numérique dont la diffusion est illimitée appelle donc à l’analyse et à la prudence. Cette prudence n’est pas que de déchiffrement toutefois, elle doit être recherchée par le locuteur lui-même qui ne peut « reprendre » sa parole. Lorsque le numérique fait perdurer toute parole et toute trace, de quelle mémoire et de quelle identité en effet restons-nous les maîtres ?
Pour chacun des axes envisagés, nous concevrons et testerons des usages variés du numérique - scénarios à distance ou hybrides, découverte d’applications et d’outils adaptés - en interrogeant leur plus-value didactique (différenciation et individualisation).

Membres du TraAM :
 Valérie MARCHAND (IAN Versailles et référente) : valerie.marchand1@ac-versailles.fr, Lycée Fustel de Coulanges, 91 Massy
 Jean -Baptiste CHAUMIÉ, Lycée Louis Pasteur, 92 Neuilly sur Seine.
 Flore D’AMBROSIO-BOUDET : Lycée de Villaroy, 78 Guyancourt
 Vincent LAQUAIS, Lycée Saint Louis Saint Clément, 91 Viry-Châtillon
 Annelise PEREZ, Lycée Camille Pissarro, 95 Pontoise

Les liens renvoient vers les différents axes étudiés.

AXE 1 : Jean-Baptiste CHAUMIÉ : Les ordinateurs et l’intelligence : Autour du test de Turing.

Public concerné : Classes de Terminale (philosophie), de Seconde ( SNT) , de Première et Terminale (NSI)

L’objectif de ce travail est de s’informer et de réfléchir sur ce qu’on appelle l’intelligence artificielle. Cela comprend une réflexion sur le vocabulaire du numérique, sur son histoire et enfin sur ses enjeux. L’ensemble vise à introduire et à aider à la lecture d’un bref texte d’Allan Turing publié en 1950 sur les ordinateurs et l’intelligence, texte dans lequel il présente le fameux « test de Turing ».

La suite de séquences ci-dessous est à penser comme un travail collaboratif, et dont les différentes questions peuvent être traitées de façon simultanée par plusieurs groupes. On propose à chaque groupe d’élèves de prendre en charge une des séquences, et de produire un travail à présenter à l’oral. Chaque question est suivie d’un texte qui permet un prolongement en cours. Les séquences peuvent être traitées indépendamment les unes des autres. Le professeur choisira, en fonction du temps dont il dispose et des points qu’il veut approfondir, le temps à consacrer à chacune de ces séquences. Les différentes ressources seront disponibles sur Pearltrees.

Outils de travail : Pearltrees, Pad, Mur collaboratif.

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AXE 2 : Annelise PEREZ : Les traducteurs automatiques peuvent-ils rendre le monde moins équivoque ?

Public visé : élèves de Terminale générale, cours de philosophie

Objectifs : aider les élèves à comprendre une texte philosophique difficile en leur proposant un parcours différencié qui éclaire le texte à la lumière de questions contemporaines ; le parcours proposé est un parcours hybride réalisé sur la plateforme Eléa ; il peut être réalisé en partie ou en totalité en fonction des difficultés des élèves, le but étant d’arriver à une compréhension du texte suffisante pour faire une explication type bac.

A l’issue de la séquence, les élèves écrivent un article ou font un reportage audio ou multimédia (cahier multimédia, monlycee.net) exposant le point de vue argumenté de Hannah Arendt sur les traducteurs automatiques.

Enjeux pédagogiques : lire un texte philosophique à la lumière d’une réflexion contemporaine sur le numérique ; utiliser et tester le numérique comme support d’activités pédagogiques ; amener les élèves à avoir un regard critique sur des outils numériques comme les traducteurs automatiques ; utiliser des ressources numériques (Eléa et cahier multimédia / monlycee.net.)

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AXE 3 : Vincent LAQUAIS : Les représentations du monde à l’épreuve des Humanités Numériques

Public : élèves de première en spécialité HLP (Semestre 2)

Durée : tout au long du semestre

Tâche à effectuer : établir, conjointement avec le professeur de lettres, une anthologie de récit d’exploration et de voyage avec iconographie.

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AXE 4 : Flore D’AMBROSIO-BOUDET : Peut-on tout dire ? — Ou comment combattre la parole négationniste

Public : Classes de Terminale (Philosophie Tronc commun), Classes de Première et de Terminale HLP.

Poser le problème d’une parole qui publiquement nie, minore ou banalise un génocide.

Organisation d’une conférence : "Le négationnisme et sa pénalisation
Le cas du négationnisme visant le génocide des Tutsi au Rwanda"
Invités exceptionnels :
Hélène Dumas, historienne, chargée de recherche au CNRS, membre du Cespra, EHESS, Paris
Richard Gisagara, avocat, membre de l’association Communauté rwandaise de France

Travail numérique à partir des enregistrements AUDIO de la conférence

Faire produire par les élèves des capsules audio formalisant ce travail de synthèse
Monter une petite émission de radio pour la Webradio du lycée

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AXE 5 : Valérie MARCHAND : La parole numérique appelle-t-elle à une prudence spécifique ?

Public : Classes de Terminale (Philosophie ), classes de Seconde (SNT)

Trois scénarios
1.Le numérique est désormais le nouveau milieu dans lequel nous - et nos élèves - évoluons. Envoi de SMS, présence sur les réseaux sociaux, et les forums, commandes en ligne …..Tout ce que nous faisons sur le web laisse une trace : sur le web, parler et lire, communiquer avec un ami, rechercher une information, c’est aussi écrire, au sens où c’est laisser une trace 

Si certaines des traces que nous laissons sont volontaires et accessibles (historique de navigation, fils de discussion de forum, mails , etc.) , certaines sont invisibles et nous échappent…
 
Quelle culture de la trace développer, comment faire réfléchir et accompagner les élèves sur ces questions ? Si personne ne peut prétendre maitriser ses traces , il reste cependant possible d’apprendre à tracer consciemment ses traces et à les écrire intelligemment.

2. Quelle liberté d’effacer, au sens d’empêcher la réception par le destinataire, d’un message impulsivement rédigé et envoyé ? Quel rapport entre “reprendre” la parole dite en l’effaçant avant qu’elle ne puisse être lue, et le pardon, où la parole une fois dite doit pouvoir, grâce à d’autres paroles ou gestes, être dé-faite dans son potentiel blessant ?

Quelle différence entre la mémoire subjective et la mémoire numérique ?

Il s’agira de comprendre les ajustements de la prudence et de l’auto-censure dans le contexte numérique.

3. Le droit à l’oubli numérique pour les mineurs : un droit contre productif ?

Qu’est ce que le droit à l’oubli ? Qu’est ce que le droit à l’oubli numérique ?
Pourquoi avoir facilité le droit à l’oubli pour les mineurs ?


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